Il semble que nos journalistes-présentateurs, hommes sandwiches de l'audiovisuel, médaillés du prime time, utilisent avec bonheur les événements pour se mettre en lumière. La starification de la fonction permet de faire comprendre aux touristes du petit écran que se sont eux les meilleurs. Arrogants, la science infuse souvent et le choix du bon mot, des petites phrases assassines pour gonfler l'audimat et s'assurer les lendemains qui chantent. Ces hommes-troncs bien mis, aseptisés, accordés au mobilier, le visage courtois, la mèche indolore, le verbe assuré, nous communiquent avec politesse les catastrophes en cours et celles à venir. Information parfois, manipulation selon convenance ou désinformation suivant les impératifs de la ligne rédactionnelle. Il faut savoir plaire aux tenants du pouvoir en place...si l'on est carriériste.
L'interview tendancieux est le plus détestable. Un certain nombre de chaînes ou de radios ne se gênent pas pour afficher leurs préférences politiques. En résulte une orientation partisane de l'entretien et une perte de crédibilité quant à l'impartialité du journaliste. La plupart des Auditeurs cherchent à comprendre, non à êtres convaincus d'une idéologie. Hélas, l’embauche de journalistes est souvent en étroite corrélation avec l'étiquette politique.
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Tout le monde s'exprime en même temps ! |
Certaines émissions, pourtant intéressantes, perdent souvent de leur intérêt à cause de l'incessante cacophonie. Parfois mal maîtrisés par le maître de céans, les invités du plateau finissent par tous parler en même temps, par s'interrompre ou s’invectiver à tours de bras. Le sujet de discussion devient alors incompréhensible à cause du manque d'éducation de quelques participants. Conduire un entretien n'est pas à portée du tout venant. C'est un travail de doigté et de savoir vivre où l'intuition joue un rôle prépondérant et repose autant sur la réflexion que sur le talent. Il n'y a pas que l'aspect technique à prendre en compte. Ne pas succomber aux travers de la langue de bois et savoir s'effacer devant le sujet sont des impératifs non négligeables. Ne pas interrompre l'interviewé à tout instant afin de prouver ses connaissances ou son érudition, en est un autre.
L'entretien n'a qu'un but, celui de mettre la personne interrogée au centre de l’événement pour lequel il a été sollicité, afin que le contenu de la discussion puisse éclairer le téléspectateur. La recherche d'audience ne devrait pas se faire au détriment d'une certaine élégance d'esprit.
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L'animateur ne peut plus faire avancer le débat, les 2 invités ne l'écoutent plus. |
L'animateur de spectacle, visage tartiné à la truelle selon l'aptitude et le goût d'une maquilleuse habitée par le désir de promouvoir les bienfaits d'une santé paillettes. Des décors et une mise en scène au service du commentateur, véritable hymne à l'autocélébration. Ajoutons les blagues bien grasses, mâtinés de vulgarité, pour plaire aux adeptes du graveleux et nous avons là une relevante image des jeux du cirque versus vingt et unième siècle. Il en faut pour tous les goûts mais est-ce vraiment le rôle des médias de chercher de l'audimat à travers les armes de la vulgarité ? Il serait peut-être plus approprié de s’adresser à l'intelligence du public. C'est moins avilissant, moins facile aussi et demande d’avantages d'efforts à des prestataires plus qualifiés.