CONFUSION


La monnaie à portée de rêve où l’illusoire fait la courte échelle à l’ignorance. C’est le temps des combats pour une survie aléatoire et le temps des découvertes dont le sens échappe au plus grand nombre. C’est le temps où l’inutile devient une raison de vivre. Le temps où s’élaborent les édifices de l’absurde et où l’individu achète les chaînes de son emprisonnement. Le temps enfin de la déliquescence spirituelle. C’est la seconde perdue dans l’heure cosmique et la révélation des utopies perdues. C’est l’effondrement sans retour et l’anéantissement total des espoirs. C’est la direction suggérée par le truchement de sociétés fonçant à toute allure dans le mur de parpaing dressé devant elle. 

Il y avait matière à révolte. Toutes les options furent disponibles et à portée de main, mais l’aveuglement pour tout ce qui brille et empêche de voir, fut le plus attirant. L’artifice enterra une grande partie de la connaissance. Comme ce fut déjà le cas par le passé. Pauvres ou riches sont logés à la même enseigne. Tous se battent. Les riches pour le superflu, les pauvres par nécessité et la classe moyenne pour rester ce qu’elle est et garder ce qu’elle a dans un monde de moins en moins honorable et juste. Des institutions internationales, des commissions, s’édifient un peu partout pour réglementer, projeter et assurer une vie meilleure aux déshérités de la planète. 


Le coût de ces institutions est phénoménal et disproportionné par rapport aux résultats obtenus. Les règles édictées ne sont pas respectées et les sanctions ne sont que très rarement appliquées, ou sont d’une totale inefficacité. Qui plus est ces institutions ne sont souvent que  des alibis à éluder certaines prises de position. Elles sont fréquemment des prétextes aux non alignements pour ne pas heurter la susceptibilité de quelque puissant et une excuse pour ne pas intervenir sur des champs de bataille douteux. Elles servent également de paravent aux pays en délicatesse avec la démocratie. 



Une chose est cependant acquise depuis longtemps, ces organisations constituées par un ensemble de gouvernements, n’œuvrent, s’en faut, dans l’intérêt de l’humanité. C’est le chacun pour soi au plus près de ses intérêts pour le plus grand malheur des contribuables payeurs. Le plus navrant c’est qu’en plus il y a les scandales à répétition. Le verbe haut, les fonctionnaires des dites institutions, le séant noyé dans la soie, loin de toute préoccupation comportant le moindre risque, si ce n’est la servitude du « four 0’clock tea » délivrent des messages sans contenu ou promulguent des règles qui s’empilent dans des tiroirs sans fonds. 

Ils abattent un travail considérable, entassent des textes, créent des commissions et envoient des observateurs observer la marche du monde, dans des tout-terrains de luxe. Le seul problème de cette agitation tous azimuts, c’est qu’elle ne sert pas à grand-chose. Le sort du monde reste ce qu’il est et les conflits ne cessent de progresser. La meilleure preuve en est la situation syrienne. Le pays martyr accaparé par les ambitions obscures de protagonistes tels que la Russie, l’Iran, la France, la Turquie, les États-Unis et Daëch. Depuis sept ans, après plusieurs centaines de milliers de morts et de torturés, l’indifférence générale sont toujours à l’ordre du jour. 

Les belles paroles se suivent sans faire de bruit et les exactions ne suscitent que quelques émotions vite étouffées. La décence se perd dans les égoïsmes nationaux. Le regard d’un monde où les biens ont pris le pas sur la vie humaine se détourne de la souffrance, acceptant le supplice comme un mal nécessaire. Il incite, à la rigueur, les institutions de faire quelque chose. 


Ces dernières exhortent les gouvernements à faire quelque chose, qui eux réclament des interventions plus musclées contre les immigrants qui fuient la mort, la faim et la peur.. Une incohérence de pays aux multiples églises fréquentées par des hommes se réclamant d’un Dieu unique, forcement catholique. Le bien-être personnel a pris le pas sur celui de la collectivité. L’homme se détache de son humanité, du don De soi, de la main tendue et vit son avenir dans le creux de ses illusions. Il accapare de plus en plus la liberté d’autrui pour s’en faire une existence.  A force de s’égarer dans l’inutile il finira par trouver le néant. Cette société côtoyant le pire et le meilleur, faiseuse de rois éphémères et grands adepte de l’intelligence artificielle dont elle esquisse le contour, ignore le résultat que pourrait susciter  son aboutissement à long terme. Brillante d’un côté, elle est incapable de maîtriser sa pulsion auto-destructive. Serait-ce le destin de l’homme que d’échouer au bas de la première marche ?


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