LA PAIX IMPOSSIBLE

Naissance
l'Homme – ce fabuleux univers aux tourments multiples. Confronté dès sa naissance à un environnement hostile qui ne lui laissera que peu de chance quant au choix de sa réalisation personnelle. Sa première inspiration semble sceller son destin. Il sera, selon les coutumes ancestrales, condamné à suivre le chemin tracé par ses géniteurs, comme eux l'ont été lors des générations précédentes. Cette existence quasi préétablie, sans avenir apparent, ne devra sa survie qu’au combat contre les apories qui se dresseront tout au long de ses pérégrinations. La plupart des êtres prônent la liberté mais sont en faits prisonniers de leurs habitudes, de leurs conventions ou sont cadenassés dans des circuits de traditions. L’être humain, comme tout ce qui vit, porte en lui l’arme qui lui permet d’appréhender l’adversité. À l'image d'une graine se battant pour percer la couche de macadam pour émerger vers la lumière.


Il se bat, parfois inconsciemment, pour que son périple de voyageur corresponde à son questionnement. C’est également une démarche propice à l’éveil de la curiosité qui  lui permettra de déceler les richesses de sa personnalité. Cette confrontation est souvent un préalable à la connaissance de soi. L'itinéraire du nomade en quête d'existence est un périple difficile dont l'issue n'est pas évidente. Il peut ne pas être conforme aux attentes. Ses édifications mentale et spirituelle sont étroitement liées à la bienveillance altruiste des rencontres qu'il fera durant ses vagabondages et des opportunités qu'il saura saisir durant son odyssée. Le vingt et unième siècle ne facilitera toutefois pas l’orientation du candidat au savoir. L'avalanche de découvertes, de disciplines, de dangers et de distractions en tous genres dressera de nombreux aléas sur le parcours du navigateur solitaire. Manœuvrer dans le dédale d'antinomies d'une planète rétrécie, discordante et transformée en tour de Babel n'est pas une sinécure.


Prisonnier de ses habitudes
Toutes les certitudes d'hier ont cédé la place aux angoisses d'un lendemain peu propice aux réjouissances. Se frayer un chemin à travers les conflits d'un monde en désordre, de sociétés carencées, en déshérence et oubliées des pouvoirs en place. Sans oublier ses propres conflits, ses contradictions dans le choix des options quant à la voie à suivre. Ce choix se détermine dans la solitude et l’apprenti  paye cash ses erreurs de jugement. Comment sortir de l'ornière creusée par la cécité d'une poignée de marchands d'illusions ? Comment croire que les pouvoirs et le poids de la finance puissent discipliner la part d'inconscience de l'homme. L'histoire à travers les âges prouve le contraire. Promulguer des lois pour changer un système est illusoire et ne fait guère plus d'effet qu'un emplâtre sur une jambe de bois.


Il n'y a que l'homme qui puisse, en changeant lui-même, modifier l'avenir d'une société ou d'une communauté.Plusieurs personnalités du siècle écoulé ont labouré des chemins pour suggérer des voies possibles. Gandhi et Mandela furent parmi ceux qui mériteraient plus qu'une simple reconnaissance. Il n'y a qu'un univers qui puisse changer un univers et l'homme représente cette univers. Pour autant qu'il en prenne conscience. Qu'il prenne conscience de ce qu'il est afin d'intégrer la réalité de son espace en dépassant l'intellectualisation de sa condition. Aller au-delà de l'image qu'il se fait de lui-même pour épouser la subtilité d'être. Le déroulement d'une existence, si longue ou courte soit-elle, s'enrichit de ses échecs et malheurs, de ses joies et de ses peines. Le corps humain ou le terreau de prédilection de tout esprit incommensurable et en évolution permanente, se déchiffre à travers la réflexion et la distance séparant le vécu du chimérique.


Les peines du monde tiennent dans le creux de la main. Pourtant, la réponse à ces peines n'est pas toujours évidente. La paix de l’âme ou la sérénité d’esprit sont difficilement réalisables dans le cadre d’une société dont l’ambition se limite à accumuler du superflu. Un pourcentage restreint d'individus monopolise sans égard, inutilement, des biens qui privent le plus grand nombre de l’indispensable. Grand nombre qui, de facto, tombe à la charge d’une classe moyenne en perte de repères et dont le volume s’amenuise d’année en année.


Avec le temps cette situation, par les peurs et les angoisses qu’elle suscite, risque de devenir explosive. Formation permanente, nouveaux métiers et meilleur partage ne sont que paroles politique lénifiants pour apaiser le citoyen et acheter de la paix sociale. La réalité est autre. L’abrutissement volontaire et massif d’une part importante de populations a pour objet d’instaurer une stricte obédience envers les pouvoirs en place. Il s’agit de mettre à mal toute réflexion de bon sens en privant l’individu de son libre arbitre. Cette sorte de politique de confinement ne laisse que peu de place aux lendemains qui chantent. L'avenir se dessine à travers l’imagination de l'homme et la plupart d'entre eux, faute d’introspection ne sait que faire de cette occurrence. Seule la conscience de soi peut mener à l’extraordinaire et permet l’accès à une réalité altruiste, à celle menant aux actions justes.




NB. - Le besoin d’expliquer l’incompréhensible et la nécessité de faire face à l'éphémère durée de l'existence ont vu naître, dès l’aube de l’humanité, mythes et croyances. l'Apparition de dieux, vengeurs selon l’utilité du moment, fit la part belle aux religions, particulièrement aux monothéistes. Nouvel élément de pouvoir et mine de richesse dévolue à une hiérarchie naissante aux appétits dévorants. Les religions, facteurs de craintes au service d’une nomenclature déviante et en conflit avec la spiritualité au choix de lumière. L’une prêchant le repentir, l’autre l’ouverture à soi.


PERPLEXITÉ

La planète tourne autour de son axe. Une manière originale de nous révéler les atouts du clair-obscur et des  privilèges enfuis sous le couvert des jours et des nuits. Elle remet périodiquement son existence en jeu dans le jardin de l'univers. L’étoile solaire accrochée au fronton galactique dispense magnificence et volupté à travers d'éphémères saisons. L'Homme innocent s'y mire dès sa première apparition. Œuvre d’art jamais égalée, elle exprime implicitement un vœu de reconnaissance, un rappel à la raison pour sauvegarder les harmonies en place. Elle tempère lses ardeurs trop pugnaces, diffuse sa plénitude sans arrogance et distribue ses bienfaits pour satisfaire les plus exigeants dont hélas, l'ignorant se fait roi. Depuis sa naissance elle illumine de lumière le firmament des esprits et se mue en compagne du temps qui passe. Le vide dont elle fait sa maison y mesure les peines humaines en gestation. 


La terre, cadeau des dieux ? Geb, le dieu de la terre selon la mythologie de l’Égypte ancienne, offrit le pouvoir à Osiris, le premier pharaon. Chez les Chinois c’est le dieu Pangu, premier être sorti du chaos originel, séparateur du ciel et de la terre. Sa mort a donné naissance au monde et les hommes qui y  vivent. Ce fut également un dieu taoïste, le premier des Trois Purs (Wikipédia). Quand les dieux mythologiques prirent la décision de déléguer une parcelle de leur pouvoir à l’homme, ce fut le début d’un nouveau chaos. L’individu devint un loup pour ses congénères. Les richesses naturelles, gracieusement mises à disposition des rares occupants de la planète, devinrent rapidement des éléments de domination. La guerre pour un lopin de terre. 

La concupiscence transforma les habitudes et ouvrit le chemin à la convoitise, à la chasse aux sans défense, aux meurtres et aux exactions de tous genres. L'Instinct de propriété, levier puissant vers une forme de reconnaissance s'accentua dramatiquement. L'accès aux biens, le plus souvent par la force brutale donna naissance à une hiérarchie de citoyens. L'homme se détourna de la liberté. Il fut soumis à l'appétit du pouvoir ou à celui qui le détenait. Quant à la justice, enfant illégitime d'une autorité maintes fois usurpée, elle mit les rapaces à l’abri de toutes sanctions, puisqu'ils en furent les instigateurs. 


Ce sont eux qui avaient la haute main sur la tribu, le clan ou la société. La propriété permettait d'alimenter la richesse des clans en  devenir. Elle ne sera qu'une future pourvoyeuse de misère. Le pouvoir corrompt, favorise celui qui végète utile dans le giron des chefs, au détriment du suiveur par crainte ou habitude.

Le nombre effroyable d'exactions commises au nom des dieux de l’univers est à peine crédible. Si ce ne fut pas pour une quelconque divinité, les cadavres continuèrent toutefois à s’empiler pour des raisons de cupidité. Pour beaucoup de mortels il est difficilement supportable de ne pas posséder ce qui fait la richesse de l'autre. L'Homme, cet animal si particulier, potentiellement riche en savoirs, ce qu'il ignore, continue à vivre de  manière primitive, illuminant son présent d'une lumière artificielle, de faux idéaux et d'illusions auxquels il ne croit pas lui-même. Il prêche l'impossible égalité entre hommes pour masquer son incapacité à accepter l'être tel qu'il est dans sa conception universelle. 


Il feint de ne pas s'intéresser à sa destinée, tout en craignant ne pas en avoir une. Il est comme un joyau incommensurable à la mécanique subtile et unique. Il ne peut se dupliquer et son destin spécifique, incomparable, lui est propre. L'homme, telle une planète, se construit à partir des forces cosmiques, dans un même souffle universel. 

Les codes de gouvernance, plutôt bancales - mais adoptés par le plus grand nombre, seront toujours injustes envers les sociétés humaines car la règle qui les régit sont uniformes dans leurs structures, sans nuances et pauvres par rapport à la complexité de l'individu. Si l'homme est poussière d'étoile, comme le suggère  Hubert Reeves, l'esprit fait alors partie intégrante de l'évolution cosmique et ne pourra répondre aux lois de la planète sans se faire une certaine violence. Craintif face aux mystères, dubitatif face à l'inexpliqué et rempli de doutes face à l'inconnu l'homme peine à se révéler, à se découvrir dans les sociétés trop souvent contradictoires qui mettent à mal la planète. Le vivre ensemble sans heurt n'est pas une simple vue de l'esprit, pour autant que «l’autre» soit accepté dans l'univers qui est le sien. Une attitude qui va de pair avec une certaine discipline de survie pour ne pas donner du grain à moudre aux états d'âme suicidaires. 


Discipline incontournable quant à l'équilibre de fonctionnement de toute société. Il n'en reste pas moins que l'être humain dépend davantage de l'univers et ses implications que du monde des hommes et ses imbrications artificielles et très souvent contre nature. Affronter l'existence sans fausses illusions pour découvrir le rôle qui incombe au voyageur sans valise, est une noble cause. La diaspora sillonnant le village monde est de plus en plus abreuvée de fausses questions aux réponses absurdes et confuses. Elle est de surcroît abrutie par des images sans perspectives et dévalorisantes, brouillant toute réflexion immatérielle. Elle est la proie d'une gouvernance autoproclamée ou souvent élue en méconnaissance de cause. Cette gouvernance, aux pouvoirs sectaires prétend soigner les blessures dues à ses contradictions, mais les réponses ne répondent guère aux attentes des communautés établies. 


Ainsi, l'homme désorienté, se trouve-t-il en perte de repères. Qui plus est, la notion éthique des pouvoirs en place tend à disparaître en même temps que l'intelligence inhérente a la fonction. Les potentats se dessaisissent de leurs responsabilités au profit d'ambitions personnelles. Il y a souvent une étroite corrélation entre le défaut d'intelligence et la montée en puissance de certains pouvoirs. Le haut de la courbe annonce invariablement la descente et une extinction programmée. L'Homme n'est pas destiné à avoir, mais à comprendre. Cela s'avère à travers la nuit des temps...

COULEURS DE L’ARC EN CIEL

Quelles que soient les âmes en villégiature sur cette planète, elles ont tout un point commun. C'est à dire une égalité devant la peur et la souffrance. Même les plus rebutantes, les plus détestables ou corrompues, connaissent la frayeur devant l’inéluctable. Qu'il s'agisse des Pygmées d'Afrique, des Indiens d'Amazonie, des Tibétains himalayens, des Aborigènes d'Australie ou des premiers Occidentaux, cet échantillon du type   « arc-en-ciel » est le symbole d'une humanité en marche. Cette explosion de vie et de coutumes devrait favoriser l'entente interethnique. L'Homme, grâce à sa faculté réflexive est totalement imbriqué dans le règne animal et son environnent. Ils sont un tout indissociable et interdépendants.


La terre, ainsi que la vie qu'elle génère, ne sont que fragile implant dans l'univers. Cet ensemble, en équilibre précaire, a droit à tous les égards, pour sauvegarder et garantir la pérennité de l'existence humaine. Une poignée de curieux, des  prestidigitateurs intellectuels, animés par le souffle de la découverte invente le mieux-être à travers la connaissance. Savoir et découvertes ! Elle enlève des strates d'ignorance pour mettre à nu ce qui existe. Elle essaye de donner de la visibilité à la méconnaissance du moment et sonde l'opacité qui échappe à l'entendement. Elle étudie aussi les problèmes que pourraient induire à terme les découvertes.

Chercher, découvrir, mettre à nu...oui, mais pour faire quoi. Dans quel but. Serait-ce pour le bien de l'humanité, par vanité ou par soif de pouvoir ? Est-ce pour servir ou se servir ? L’altruisme est une denrée rare dont les héros se comptent sur les doigts de la main. La vanité, par contre, fleurit dans toutes les prairies et est à la portée de chacun. Quant au pouvoir, il se prend !. C'est l'apanage du charpenté, du fourbe et des ambitions parfois dangereuses. Le pouvoir en tant qu'art exige de l'intégrité, de la sagesse et une vision, souvent hors de portée du premier venu. L'idéal voudrait que le pouvoir soit la prérogative d'un esprit subtil et ouvert. Ce qui est rarement le cas. Le sort de l'homme, ce stressé par nécessité course le bonheur ou  l'idée qu'il s'en fait, sans vraiment savoir comment y parvenir, ni de quoi il est fait. Le dessein change en fonction des jours, des expériences ou des souffrances. Il est difficile d'admettre que le bonheur, notion volatile par essence, se vit essentiellement à travers les souvenirs.


Ce sont des petits moments figés dans le temps qui se recrutent dans le vécu. Le bonheur se capte, à l'évidence, comme une respiration et se vit comme une coulée de lave refroidie au service de la mémoire. Le bonheur, celui qui pèse dans l'existence et  donne une pertinence à la réalité est ce moment furtif qui autorise la connaissance de pénétrer l'esprit par la  porte dérobée.

L'existence humaine est un éclat de vie, une parenthèse improbable dans un univers en construction. Elle est un miracle continu, capable de se faire étoile en dispensant lumière et appétit de savoir à ceux qui la découvrent. Pourtant, malgré la courte présence que le sort lui permet de consacrer à la planète, l’homme met toute son  énergie à semer la pagaille autour de lui. La terre, immunisée, n'en souffrira guère. Par contre ses occupants finiront par mettre la clé sous la porte. Il est à croire que la société cherche la paix dans une démarche suicidaire. Échafauder des rêves, penser avenir sont des perspectives honorables et propres à l'homme.


Pourtant à l'aube du nouveau siècle où l'intelligence artificielle se mue en parole d'évangile et où la robotique, dans le meilleur des cas se fera pourvoyeuse de misère,les espérances s’amenuisent et l'homme, pas encore machine fait du surplace. Il tourne en rond, se sent agressé par la pensée de: « No future ». l'Homme feint de devenir  ce que le pouvoir lui demande d'être. Mais sans conviction.

Aucun continent n'est épargné. La discorde règne partout et les égoïsmes exacerbés se vivent comme des programmes en périodes électorales. Amasser, réussir ! Réussir, qu'est ce que réussir ? Comme dit plus haut, le monde court après son bonheur sans vraiment réaliser, en quoi il consiste. Il est immatériel, souvent denrée périssable, parfois strapontin céleste, fugace ou mort-né, révélateur ou compagnon de douleur. Le  bonheur, quand il se vit corps et âme, qu'il s'intègre dans un esprit universel, même à durée limitée, agit comme un vaccin contre l'adversité. Le bonheur ne se décrète pas, ne s'achète pas, mais se décèle parfois au coin d'une expérience. Le bonheur, souvent synonyme d'ouverture ne peut s'affirmer qu'à travers le regard de celui qui s'offre en innocence et sans défense à la compréhension de l'autre.

Il est clair que le chemin choisit par les pouvoirs publics, quelque soit le pays, est très éloigné d'une politique en faveur du monde laborieux. Tout est fait pour créer des opportunités bénéfiques aux « happy view » afin de maximaliser le pouvoir des autocrates. Puis il y a désir de minimiser les dangers envers ceux qui craignent la prise de pouvoir d'une robotique sans cesse améliorée et de l'intelligence artificielle en progression constante. L'Homme serait-il en passe de devenir un serveur servile aux ordres pour régner sur la vaste foule de zombies...jusqu'à l'effondrement de cette civilisation du progrès.

Comme toujours l'homme a le choix entre le bien et ce qui ne l'est pas. Entre l'atome civil et la bombe, entre le partage ou la guerre, entre la vache dans le pré ou la vache folle nourrie à la farine animale, gouverner en faveur du peuple ou exercer une dictature. Il y a toujours un prix à payer pour les mauvaises décisions dont les populations font les frais. Le sort de la planète, comme de coutume, dépend d'un groupe de stratèges qui ne pensent que dividendes et pour lesquels le facteur humain n'a pas plus d'importance qu'un coup de pinceau sur le tableau des ambitions. Cet état de choses en fait un prédateur d'envergure, peu sensible au monde, si ce n'est le sien. Il est trop tard pour inverser les rôles.


Trop tard pour envoyer les pouvoirs au front. Trop tard pour enseigner à ces messieurs de la finance le maniement des armes qu'ils vendent aux États. États qui utilisent ces engins de mort pour assassiner des populations outrageusement manipulées. Ils démontrent, si besoin était,   l'efficacité technique des joujoux pourvoyeurs  de cadavres. Il n’y a pas de petits bénéfices. Les survivants, comme d'habitude, auront droit à quelques larmes de crocodile de la part des instances politiques, aux hommages posthumes, à une médaille de pacotille et un discours lénifiant. Une vie pour rien. Pour masquer la défaillance des gouvernants.

BON SENS

Égoïsme et indifférence 
N’y aurait-il que l'animal humain à résister au bon sens. En observant la nature, la où elle existe encore, il est étonnant de constater à quel point la logique prédomine. L'image, très éloignée de la société chaotique de l'homme, ressemble davantage à une fourmilière désordonnée en pleine confusion. Les bizarreries de ce monde de contradiction où l' appel à la tendresse côtoie le refus à la différence, où l'espoir d'un éphémère bonheur côtoie les envies les plus dégradantes. L'égoïsme érigé en règle de vie où le sort de l'autre n'a de valeur que le temps d'une pensée furtive. Blasé du champ de bataille à force de voir les vidéos tourner en boucle sur le petit ou grand écran. Tout concours à effacer la culpabilité au profit d'un imaginaire improbable. L’homme s’ennuie. Il erre d’un projet à l’autre, se trompe d’ambition et finit par s’éveiller dans le doute, doute qui reste sans réponse et ronge les certitudes. L’entourage, imperméable aux questions existentielles n’est, hélas, que de peu de secours. La solitude, malgré les subterfuges d’une société en mutation, règne à tous les niveaux. 

Il devient de plus en plus difficile d’échanger au-delà de l’insignifiant. Les mots perdent du territoire et les pensées se mettent en vacances de sens. La réflexion, très souvent, refuse d’aller au-delà du souhait, du désir ou d’un élan à court terme. Cette façon d’utiliser le temps ne peut qu’engendrer souffrance et désillusion. Comme l’animal l’instinct de l’homme lui confère une sorte de prescience qui renvoie le monde de l’instant vers une douleur mal définie, imprécise et non maîtrisable.

Avenir
En effet – une majorité silencieuse en perte d’identité suit le tracé imposé par l'exigence industrielle, politique et financière. Sans s'en douter l’homme subit l'amenuisement de ses libertés au profit d’un pouvoir insidieux qui le menotte aux promesses tenant davantage du mirage, que d'une réalité objective. Le destin qui se profile n'a rien de picaresque. L'outrance d'une marche forcé vers un développement financier met l'homme en porte à faux par rapport à ses convictions. Il finira par se conférer un matricule pour entrer dans le rôle peu enviable de larbin de la robotique. Pour ceux qui restent, les infortunés et pour ceux qui croient pouvoir échapper aux enjeux d'une existence mal définie à travers une vision irréelle et non assumé, la chute sera lourde de conséquence. Il est difficile de faire face à un avenir dont les multiples sens interdits s'affichent dans le désordre et bouchent l'horizon qui scintille en pointillé.

Il est toujours plus difficile de sécuriser la population, dans le court terme, sans parler des perspectives à long terme. Une chose est certaine, la robotique engendrera une hécatombe de pertes d'emplois. Ce n'est pas le fruit du hasard si les politiques de divers pays réfléchissent à la nécessité d'instaurer un salaire universel. Ces politiciens savent fort bien vers quel système les pouvoirs du capital se dirigent. Quant aux nouvelles fonctions qui verront le jour, elles seront hautement spécialisées et ne s'adresseront qu'à un petit nombre de privilégiés. Ces privilégiés partageront leur temps entre travail et formation - angoisse et espoir. La robotique, pour l'heure encore limitée à un nombre  restreint d’industries, se généralisera bientôt dans toutes les régions du globe. 

Les joies de la consommation
L'automatisation, spectaculaire dans la construction de voitures (voir: https://www.youtube.com/watch?v=sAq5PwVJMag) n'en est qu'à ses débuts. Cette configuration de nouvelle société tend à se répandre et finira par atteindre l'ensemble des secteurs d'activité. La chape informatique en gestation perturbera gravement l'existence de chacun. Le sort peu enviable de l'homme au service de la robotique fera la joie des psychiatres. C'est un retour au passé avec des techniques modernes où les cadences de travail ressembleront aux images dont témoignait Charlie Chaplin dans son film:«les temps modernes» des années trente. L'espace vital de l'homme tend à se rétrécir dangereusement et les barbelés de l’intolérance tracent une frontière indélébile autour de sa liberté d'action qui elle, se dilue dans la mare des abus de pouvoir. 

La constante surveillance dont il est l'objet permet toutes les manipulations. C'est malgré lui qu'il s'est  laissé dépouiller pour devenir ce livre ouvert dans lequel s'inscrit son passé, son présent et son devenir. Grâce au portable et à sa carte bancaire il est suivi à la trace. De sujet anonyme, coiffé d'ombre, le voilà par le truchement de l'informatique devenu source de lumière et banquable. Le pouvoir, dès lors, investit sa réalité, programmé dans les moindres détails et le transforme en un pantin désarticulé aux ordres d'une mafia financière sans visage. L’homme cependant fait partie des astres, de l'univers et de la liberté d'être, seules entités auxquelles son esprit devrait offrir son évolution. Son rôle n'est pas de se plier aux puissances de l'argent en s'étiolant devant les exigences de pouvoirs corrompus. Une de ses raisons d'être consiste à découvrir son identité réelle, non de se faire piéger par une poignée de cupide à la recherche de plus valus.

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RACISME COUTUMIER

Le racisme ordinaire est une notion à laquelle beaucoup prétendent échapper. L'homme est persuadé d’aimer, d’admettre et de comprend...