RACISME COUTUMIER

Le racisme ordinaire est une notion à laquelle beaucoup prétendent échapper. L'homme est persuadé d’aimer, d’admettre et de comprendre ce qui fait nos différences. Ce qui relève de l'auto-suggestion pour la plupart d'entre nous. Par convenance, par besoin de valorisation personnelle et de confort moral, nous préférons taire nos critiques, nos méfiances et nos peurs envers ceux qui viennent d'ailleurs ou ne pensent pas correctement. C'est-à-dire selon les règles ou habitudes que nous nous imposons. Il n'y a pas si longtemps, moins de soixante ans pour certaines contrées, le Protestant était mal vu par le catholique. Les religions, au lieu d'inclure, n'ont fait qu'exclure dans le dessein de protéger leurs dogmes. 


Les exemples fourmillent et ont souvent été vecteurs de conflits et de guerres civiles sanglantes. L'Homme en défaut d'éducation peut manifester plus de sauvagerie que l'animal le plus féroce. Périodiquement de rares esprits supérieurs se lèvent et esquissent un modèle à suivre, modèle qui n'est pas toujours compris à sa juste valeur. Gandhi, Mandela ou Martin Luther King ont été les phares qui ont illuminé certains moments cruciaux de l'existence avant de disparaître de la scène. 


Ils apparaissent aujourd'hui comme le souvenir d'une sorte d’appellation historique. Ces tropesprits supérieurs rachètent partiellement les déficiences de l'être humain ordinaire. Un être replié sur lui-même et perdu dans une quête de bonheur éphémère. Dans ce monde rétréci par la vitesse de l'information, où les confins de l'univers sont à portée du regard, l'homme n'en continue pas moins à ressembler à lui-même. 


Il s'isole toujours davantage et accélère sa perte de maîtrise sur les événements. Il valide le fait qu'il est et restera, pour longtemps encore, l'Arabe, le Juif, le blanc ou le noir de quelques-uns de ses concitoyens. Il ne se l’avouera jamais afin de sauvegarder l'image qu'il désire offrir de lui-même. Toujours à la recherche du « bling-bling » afin d'illustrer un portrait le plaçant au dessus de sa morale.
rares. L'Holocauste, de sinistre mémoire, issue de la peste brune s’est également transformée en une appellation d'origine, contrôlée sur le plan historique. Cette effroyable période de mort programmée où l’industrie est mise au service de l’élimination d’hommes par ses semblables - ses égaux souvent pères de famille et de femmes en âge d’êtres mères, est à peine imaginable. 

Ce que l’homme est capable d’infliger à ses semblables, l’animal ne le ferait pas à ses congénères. Pour décrire de telles situations il n’y a plus de mots. Pourtant, après avoir gesticulé et proféré des formules apaisantes pour affirmer ne plus jamais vouloir revivre une catastrophe humaine d’une telle ampleur, le carrousel des victimes s’est remis en marche. Aucune leçon n’a été retenue de cette guerre contre l’innocence. Le concept de l’holocauste n’est plus qu’un mot parmi d’autres et n’engendre qu’un intérêt poli mais confus, dont le drame n’effleure l’individu qu‘en surface. l’Holocauste ne fait pas recette et ne signifie plus grand-chose. La souffrance, comme les yaourts, a sa date de péremption.

Comment, après les souffrances subies par la diaspora juive, le gouvernement Israélien peut-il justifier son attitude envers les Palestiniens ? Il reproduit, à bien des égards, les affres du passé encore mal cicatrisé sur ce peuple en déshérence. Les résolutions onusiennes signées de part et d'autre sont restées sans effet. Comment ce gouvernement de va-t-en guerre peut-il renier à tel point ses valeurs en refusant aux Palestiniens le droit d'exister. Ces Autochtones vivent sur ces territoires depuis des millénaires. Il est à se demander si attirer critiques et désapprobations de la communauté internationale n'est pas un but en soi pour le likoud. Cette attitude à rebours du bon sens favorise également la résurgence d'un antisémitisme primitif de mauvais augure. Tout concours pourtant à victimiser le Palestinien au détriment d’Israël.


Si le gouvernement de M.Netanyahou persiste à appliquer la politique géostratégique des États-Unis, le pays risque de disparaître à moyen terme et comme d'habitude, ce sera la population qui fera les frais de ce nouveau désastre. Dans chaque conflit, qu'il soit local ou international, ce sont toujours les habitants qui sont pris en otage par une poignée de décérébrés gouvernementaux et ce sont eux, les habitants, qui payent « nolens volens »  les erreurs de ces stratèges en chambre. La situation au Moyen-Orient ne peut que s’aggraver. Trop de pays règlent leurs intérêts géostratégiques à coups de bombes, de gaz et de produits chimiques. Trop de spectateurs dont l'Europe avouant leur incapacité à agir par peur de perdre de gros contrats juteux concernant la reconstruction des pays anéantis.


Il est regrettable de constater à quel point la couardise s'étatise. Voir les Kurdes mourir pour notre liberté en combattant Daëch et ne pas lever le petit doigt pour leur assurer le droit à une patrie, est un méfait qui se retournera tôt ou tard contre l'Occident. Ce n'est qu'une deuxième trahison qui renforce la première. Sous le joug du  chantage d'Erdogan relatif aux problèmes migratoires, l'Europe tend la verge au destin pour se faire battre. Toute personne dotée d'un minimum de cervelle connaît la voie à suivre pour éradiquer le cercle infernal d'une migration qui n'en est qu'à ses débuts. Pourtant électeurs obligent, rien ne ce fait. 

Il est clair dans ce cas, de considérer le chaos comme inévitable et de juger le point de non retour atteint.




N.B.- La coalition contre nature des trois as du totalitarisme crépusculaire, à savoir : La Russie comme maître d’œuvre et ses acolytes traîne savates de second plan que sont l’Iran et la Turquie, allume la mèche qui mettra le feu au Moyen-Orient. Les rêves de grandeur réalisés sur des cadavres de femmes et  d’enfants innocents, martyrs du cynisme criminel face à une Europe démissionnaire. Assassiner au moyen d’armes chimiques, c’est accepter de danser avec le diable en enfer. 

Poutine par opportunisme, l’Iran et la Turquie pour assurer la suprématie du chiisme sur les sunnites. Ces guerres de religion, au vingt et unième siècle, sont un désastre humanitaire où triomphe l’ignorance dans le royaume des imbéciles.

FIN DE VIE



Saturés de présent et d’images virtuelles. Des temps à venir qui s’empilent dans le désordre faute de projet. Envies cohérentes absentes ou enrubannées de lassitudes et de réflexions lapidaires, emportées par le tourbillon de peines et de regrets qu’un passé absent de tout désir s’apprête à noyer dans la tempête d’une existence incertaine. Qu’est-ce qu’une fin de vie ? Une inspiration nouvelle? La préparation vers un ailleurs parallèle ? Un point- virgule après essoufflement ? Une harmonie restrictive ou la douleur d’une nouvelle naissance ? Les supputations nombreuses et hasardeuses ne font qu’interroger une méconnaissance programmée.


Une méconnaissance angoissée pour les uns, une sérénité altruiste pour les autres. Le cycle de la vie et de la mort ne sont que les deux aspects de la même médaille. Cette pensée suggère une réflexion : « La mort existe-t-elle ou ne s’agit-il là que d’une transformation à but évolutif ? ». Un arrêt sur image au profit d’un nouveau souffle ?


Pourquoi pas un recueillement indispensable à l’épuration de son univers. Le corps de l’homme, fait d’eau, de viande et d’abats est, en fait, le support d’un esprit qui est énergie et serait, par conséquent, immortel. Rien ne disparaît, tout se transforme. Ce qui est valable pour l’univers, l’Est également pour l’être humain. Face à l’inconnu, au sentiment d’abandon, à l‘inéluctable, l’homme est souvent démuni et aussi seul qu’il l’a été durant toute son existence. Cette fois-ci pourtant il entame un voyage sans retour, sans éclaircissements quant à l’itinéraire à suivre. Une destination fréquemment imaginée, sollicitée, espérée mais incertaine, dont il ne maîtrise pas le parcours.


Il craint la voie sans issue, le silence sans images, comme la nuit dans une chambre d’enfant où les angoisses suscitent des appréhensions indéfinissables. Des sensations de cauchemars virtuels qui ne sont que pulsés. Cette errance obligée et intense, n’est que la ponctuation mettant fin à tout ce qui fut inutile durant le périple terrestre, le point final aux combats gagnés ou perdus tout au long des pérégrinations temporelles.



C’est une nouvelle naissance dans la spiritualité, une naissance éclairant l’écran de l’âme et rend compréhensible ce qui ne l’était pas. C’est le regard sur soi qui illumine le cheminement à venir. La mort n’intéresse que celui qui la subi. Celle des autres ne suscitent, à de rares exceptions près, qu’indifférence. Comme la plupart d’entre nous, nous pleurons plus facilement une perte de présence et l’inconfort d’une absence que la mort en elle-même. Nous pleurons avant tout sur nous-mêmes et il n’y a pas de honte à cela. A considérer la marche du monde et le comportement de « l‘homo sapiens sapiens » vecteurde désordres en tous genres, de brutalités sanguinaires, sans parler des égoïsmes individuels ou nationaux, il est normal d’estimer notre civilisation en danger et en rupture avec sa morale.



L’Occident vit depuis des siècles de rapines, d’exactions, de félonies, de lâchetés et de guerres. Il sait assassiner ses semblables avec la dextérité d’un prestidigitateur et son exemple se répand comme une maladie vénérienne à travers le monde. La majorité s’en lave les mains en détournant pudiquement le regard. Dans le meilleur des cas une larme vite essuyée fera l’affaire pour maintenir notre conscience à un niveau acceptable.


Plus tard, quand le mal aura fait son œuvre, nous répéterons à satiété l’antienne de l’ignorance, comme en mille neuf-cents quarante-cinq. Le courageux combat du peuple Kurde contre Daëch afin de nous préserver des barbares, ce pauvre peuple se voit une nouvelle fois trahi par l’occident. Bis repetita, la lâcheté n’a ni passeport, ni nom de famille. Le titre du livre que les nains de la politique occidentale sont en train d’écrire pourrait se nommer : « Pour quelques dollars de plus ». Prêcher la morale le doigt sur la couture du pantalon, les Saintes Écritures en bandoulière et fournir des armes aux belligérants qui se repaissent du sang de nos concitoyens n’est pas seulement stupéfiant, mais également criminel. Respecter ses nationaux devient une gageure impossible quand les responsables politiques ne se respectent pas eux-mêmes et se laissent corrompre comme des voyous.  Il est surprenant de constater à quel point l’indifférence s’empare de la plupart d’entre nous et considère l’évolution de ces mœurs comme un fait acquis et inéluctable.

La vie, comme les civilisations n’ont qu’un temps. Elles finissent toutes un jour par disparaître. Nous arrivons potentiellement au crépuscule de la nôtre, car nous disposons aujourd’hui des outils suffisants, favorisant cette extrémité. Le monde et les sociétés qui en sont la trame, connaissent une accélération foudroyante de leurs besoins dans une impatience grandissante. Elle n’est plus qu’une marmite sous pression où règne la discorde, la haine et l’intolérance. Un monde où le savoir a cédé la place à l’avoir et au toujours plus. Un monde où la justice se joue de la misère et où le pauvre sert de bite d’amarrage au riche inculte.

La fin n’est qu’une promesse de renouveau. Les regards désertent l’horizon et se perdent dans le miroir des illusions.

INERTIE FATALE

Résignation
Palabres, incantations et coupages de cheveux en quatre. Grandes théories, boursouflures de lois jamais appliquées et ambitions démesurées pour mettre en forme les prérogatives à venir  et sauvegarder celles en cours. C’est l’image assez révoltante véhiculée par les politiciens qui ont cessé de se battre pour la république. La France, depuis des décennies, manque de chance. Son personnel politique à court d’idées, incapable de prendre la république en charge, ni de prévoir ou de construire les règles nécessaires à assurer un avenir descend au pays, est en faillite idéologique. Les partis, en alternance à la tête de l’État, où le pouvoir fraîchement élu  justifie ses abus de promesses par la critique adressée au gouvernement précédent.

Ils se défaussent alors sur la gestion antérieure pour éviter toute responsabilité quant à la situation économique et sociale à affronter. Cette oligarchie à la manœuvre dont le seul intérêt consiste à prolonger sa médiocrité dans la durée sur le dos d’une population exsangue, s’est activée des années durant dans une corruption active qui a mis le pays à genoux. Il est étonnant que la population, loin d’Être aveugle, ne réagisse pas ou très peu devant les injustices criantes de ses bras cassés qui sont censés leur apporter confort et sécurité.

ADN virtuel
La smala au pouvoir, nimbée d’or, d’argent et de soierie, œuvrant dans des décors dignes des empereurs du passé, vit la main tendue dans l’espoir d’une obole de la part des groupes du c.a.c. quarante. Groupes auxquels elle obéit servilement. Voitures de fonctions, chauffeurs et gardes du corps - des prébendes qui exigent des sacrifices de la part des contribuables. Un nombre considérable de personnes se voient obligées de pratiquer un trou supplémentaire à leur ceinture, pour que la smala puisse desserrer la leur. La France, vue d’ailleurs, ressemble comme une goutte d’eau à un pays bananier. Un ex-président de la république mis en examen pour corruption, un ex-ministre de la finance condamné pour détournement de fonds et une dette abyssale, ne sont pas des éléments à favoriser une confiance illimitée.

Pourtant cette France du savoir, de l’art et de la littérature, cette France qui a fait l’histoire des siècles durant, cette France révolutionnaire et des droits de l’homme, dispose d’une carte de visite pour le moins attractive. Cette France là a un rôle à jouer dans le concert des nations pour autant qu’elle puisse s’appuyer sur un gouvernement clairvoyant, ouvert aux autres et faire preuve d’une vision géostratégique qui tienne compte des aléas évolutifs de la situation politique mondiale.

La France est-elle raciste ? Certainement ! Mais ce racisme n’est pas imputable à la population. La responsabilité en incombe aux gouvernements qui se sont succédé depuis le général De Gaulle. Voter des lois sans les appliquer est la porte ouverte aux abus. Trop d’Arabes ? Les pouvoirs en place ont édicté des règles qui n’ont jamais été suivies d’effets, pour des raisons bassement électorales. En agissant ainsi elles ont favorisé la ghettoïsation et le communautarisme dans certains quartiers. Imprévoyance et manque de réflexion ont fait le lit d’un racisme rampant, racisme qui a favorisé les petits délits, puis une délinquance toujours plus importante.

Le trafic de drogue fit son entrée dans les immeubles, perturbant la vie des locataires. En peux d’années les temps ont changé. L’évolution géostratégique et économique s’est internationalisée de façon accélérée, peut-être trop brutalement pour les nostalgiques du passé.

Cette accélération a donné naissance à la mondialisation, imposant à bien des égards, des changements draconiens. Nos habitudes se sont imperceptiblement modifiées. Les progrès techniques, l’irruption inéluctable de l’informatique dans notre quotidien, Internet, la robotique, l’intelligence artificielle et les immenses problèmes liés au réchauffement climatique, changent le regard que nous portons sur le futur déroulement de notre existence.
Les guerres en cours ou à venir et le changement de climat annoncé à court terme, favoriseront une transhumance  de très grande ampleur. Nous n’en sommes qu’au début. Durant la prochaine décennie il y aura des défis importants à relever, car nombreux sont ceux qui convoitent notre façon de vivre.


N’en déplaise aux atrabilaires d’un passé révolu, la voie solitaire, nationaliste est une garantie d’échec qui vit ses derniers soubresauts.

CONFUSION


La monnaie à portée de rêve où l’illusoire fait la courte échelle à l’ignorance. C’est le temps des combats pour une survie aléatoire et le temps des découvertes dont le sens échappe au plus grand nombre. C’est le temps où l’inutile devient une raison de vivre. Le temps où s’élaborent les édifices de l’absurde et où l’individu achète les chaînes de son emprisonnement. Le temps enfin de la déliquescence spirituelle. C’est la seconde perdue dans l’heure cosmique et la révélation des utopies perdues. C’est l’effondrement sans retour et l’anéantissement total des espoirs. C’est la direction suggérée par le truchement de sociétés fonçant à toute allure dans le mur de parpaing dressé devant elle. 

Il y avait matière à révolte. Toutes les options furent disponibles et à portée de main, mais l’aveuglement pour tout ce qui brille et empêche de voir, fut le plus attirant. L’artifice enterra une grande partie de la connaissance. Comme ce fut déjà le cas par le passé. Pauvres ou riches sont logés à la même enseigne. Tous se battent. Les riches pour le superflu, les pauvres par nécessité et la classe moyenne pour rester ce qu’elle est et garder ce qu’elle a dans un monde de moins en moins honorable et juste. Des institutions internationales, des commissions, s’édifient un peu partout pour réglementer, projeter et assurer une vie meilleure aux déshérités de la planète. 


Le coût de ces institutions est phénoménal et disproportionné par rapport aux résultats obtenus. Les règles édictées ne sont pas respectées et les sanctions ne sont que très rarement appliquées, ou sont d’une totale inefficacité. Qui plus est ces institutions ne sont souvent que  des alibis à éluder certaines prises de position. Elles sont fréquemment des prétextes aux non alignements pour ne pas heurter la susceptibilité de quelque puissant et une excuse pour ne pas intervenir sur des champs de bataille douteux. Elles servent également de paravent aux pays en délicatesse avec la démocratie. 



Une chose est cependant acquise depuis longtemps, ces organisations constituées par un ensemble de gouvernements, n’œuvrent, s’en faut, dans l’intérêt de l’humanité. C’est le chacun pour soi au plus près de ses intérêts pour le plus grand malheur des contribuables payeurs. Le plus navrant c’est qu’en plus il y a les scandales à répétition. Le verbe haut, les fonctionnaires des dites institutions, le séant noyé dans la soie, loin de toute préoccupation comportant le moindre risque, si ce n’est la servitude du « four 0’clock tea » délivrent des messages sans contenu ou promulguent des règles qui s’empilent dans des tiroirs sans fonds. 

Ils abattent un travail considérable, entassent des textes, créent des commissions et envoient des observateurs observer la marche du monde, dans des tout-terrains de luxe. Le seul problème de cette agitation tous azimuts, c’est qu’elle ne sert pas à grand-chose. Le sort du monde reste ce qu’il est et les conflits ne cessent de progresser. La meilleure preuve en est la situation syrienne. Le pays martyr accaparé par les ambitions obscures de protagonistes tels que la Russie, l’Iran, la France, la Turquie, les États-Unis et Daëch. Depuis sept ans, après plusieurs centaines de milliers de morts et de torturés, l’indifférence générale sont toujours à l’ordre du jour. 

Les belles paroles se suivent sans faire de bruit et les exactions ne suscitent que quelques émotions vite étouffées. La décence se perd dans les égoïsmes nationaux. Le regard d’un monde où les biens ont pris le pas sur la vie humaine se détourne de la souffrance, acceptant le supplice comme un mal nécessaire. Il incite, à la rigueur, les institutions de faire quelque chose. 


Ces dernières exhortent les gouvernements à faire quelque chose, qui eux réclament des interventions plus musclées contre les immigrants qui fuient la mort, la faim et la peur.. Une incohérence de pays aux multiples églises fréquentées par des hommes se réclamant d’un Dieu unique, forcement catholique. Le bien-être personnel a pris le pas sur celui de la collectivité. L’homme se détache de son humanité, du don De soi, de la main tendue et vit son avenir dans le creux de ses illusions. Il accapare de plus en plus la liberté d’autrui pour s’en faire une existence.  A force de s’égarer dans l’inutile il finira par trouver le néant. Cette société côtoyant le pire et le meilleur, faiseuse de rois éphémères et grands adepte de l’intelligence artificielle dont elle esquisse le contour, ignore le résultat que pourrait susciter  son aboutissement à long terme. Brillante d’un côté, elle est incapable de maîtriser sa pulsion auto-destructive. Serait-ce le destin de l’homme que d’échouer au bas de la première marche ?


RÉMINISCENCE D’UN VIEUX

Quatre-vingt-sept ans. C’est l’âge que je viens d’atteindre. Aussi, mon avenir, statistiquement parlant, est-il irrémédiablement compromis dans sa durée et les quelques années qui me sont encore allouées ne m’inspirent guère d’intérêt, quand on voit le chaos qui nous entoure à tous niveaux. L’existence, depuis que j’ai appris à m’exprimer ne s’est accomplie qu’à travers des crises économiques, des révolutions, des guerres civiles et des conflits internationaux. Chaque décennie empilait ses victimes comme des plots de ciment en érigeant son mur de morts pour rien. 

Si ce n’est pour défendre les privilèges de quelques groupuscules assoiffés de pouvoir. Des chapelles au service d’eux-mêmes, utilisant la matière humaine pour arriver à leurs fins. Peu importaient les dégâts. Le cynisme était proportionnel aux résultats à atteindre. L’église fut souvent appelée à la rescousse pour bénir les canons afin d’augmenter les chances de réussite sur les champs de bataille. Tel pape, goupillon à la main, servait avec bienveillance l’industrie de la mort. Le peuple, quant à lui, se contentait de paroles et de slogans vertueux en faveur d’un patriotisme de pacotille. Malheureux vivants en sursis servant d’engrais au grand capital, utiles jusqu’au cimetière. 

La crise de mille neuf cents vingt-neuf avec comme corollaire le premier conflit mondial et ses millions de victimes, n’ont pas servi d’exemple. A peine  séchées les larmes, les cadavres encore chauds glissés en terre et les injustices transformées en étendards de la révolte, que la culture de la vengeance refit surface et s’édifia en dogme sous les auspices des aigris de service. Naïveté de ceux qui crurent le monde définitivement acquis à la paix. Les politiciens, comme il fallait s’y attendre, ont œuvré par méconnaissance. Vainqueurs du premier conflit mondial mais tout sauf visionnaires, ils ont favorisé l’avènement du nazisme. A force de trop exiger de dommages de guerre, de saigner le peuple allemand en le poussant au désespoir, ils ont fait la courte échelle à un populiste d’envergure. 

Ils ont réussi à faire, dans les années trente, ce que nous nous apprêtons à mettre sur pied aujourd’hui. Le populisme du vingt et unième siècle n’est pas différent de celui des années trente. Ce sont les mêmes harangues, le même rejet de l’autre, le même racisme et les mêmes casseurs. La brutalité se fait la part belle, le fanatisme renaît de ses cendres et la pudibonderie tient le haut du pavé, A quand l’autodafé du bouquin comme en trente-trois. Déjà une poignée d’intégriste voudrait interdire la publication des livres de Céline. C’est le copié collé d’une situation que je n’ai plus envie de connaître. Trop de morts, de blessés et d’invalides sacrifiés au nom du dollar.

Les quelques voix aux paroles de bon sens qui s’élèvent pour nous mettre en garde ne sont pas écoutées. Les ministres, têtes pleines de leur propre importance, ne voient que la distance qui les sépare des prochaines élections. Les milliardaires ne pensent qu’à rajouter des milliards à leurs milliards et les généraux, ces grands stratèges, réclament leur dû en matériel pour faire la guerre. Pendant ce temps le peuple se bat pour vivre, pour mettre des enfants au monde, de  les éduquer pour en faire de la chair à canon. 

La Seconde Guerre mondiale avec sa traînée de malheureux et ses slogans à l’emporte-pièce tel que : « Jamais plus » ou les images putrides de l’holocauste devenu un business pour faire pleurer dans les chaumières, n’ont rien changé aux infamies du temps. 

La Société des Nations de l’entre-deux guerres ou l’actuelle Organisation des Nations Unies, ne sont que des éclats de rire. Ce sont des institutions à créer des jobs surpayés au pouvoir inexistant. Et le monde va...dans une indifférence quasi totale. Il suffit d’annoncer une limitation de vitesse ou de signaler les déboires de la famille Hallyday quant à  l’héritage de Johnny, pour faire les gros titres de journaux durant des semaines. Mais la marche de notre planète dont nous dépendons étroitement ne semble intéresser que peu de citoyens. Si impacté par le besoin d’avoir toujours plus, l’individu addict aux dispensables se pense à l’abri. Il méconnaît la plupart du temps ce qui l’enracine dans son existence et édifie souvent sa personnalité dans le virtuel pour être tendance et en accord avec son entourage. Je peine à vivre de souhaits, d’envies, de regrets ou d’utopies issues de standards virtuels. 


Quant à l’espoir d’une vie plus gratifiante, ce ne sera pas cette planète qui facilitera les choses. L’homme n’a toujours pas compris qu’elle était unique et qu’il fallait la ménager. 

Pour finir, peu importe ! Comme tout monde, je ne fais que passer.

LE BOUCHER

Fou furieux, malade mental ou torrent d'ego gonflé par l'ambition démesurée d'un cercle d'abrutis ? Le boucher turc, Sa majesté Erdogan, se prend visiblement pour un nouveau Gengis Khan. Ce tyran moyenâgeux et rétrograde, tend à découper ses steaks dans la chair humaine pour se mettre en appétit. Monstre bouffi d’orgueil, de cynisme, d'arrogance et d’assuétude au pouvoir, il court-circuite l'existence et les occurrences de ses concitoyens. Peut lui chaut les moyens utilisés, pourvu que ses idées triomphent. C'est le mal absolu, le mal sans rémission, avec la bénédiction d'une poignée de prophètes intoxiqués aux dogmes d'un Islam  préhistorique  et approuvés par ceux qui regardent sans moufter. Ceux qui pensent juste sont prêts à verser quelques larmes à la gloire des divinités à la mode. Ils désapprouvent en silence le massacre des martyrs et réprouvent, bien entendu, le sacrifice des mutilés de la poudre. 


C'est toutefois avec jubilation qu'ils consultent la bourse et encaissent les dividendes de leurs trahisons. Ils savent, comme chacun, que l'argent n'a pas d'odeur. Ils savent également que le remords dispose d'une élasticité à toute épreuve et qu'il fuit l'esprit, dès l'obole versée aux nécessiteux. C'est avec fracas et grands renforts de slogans, la main sur le cœur que ces braves opportunistes répètent, de cocktails en réceptions, qu'il faudrait faire quelque chose. Pendant que les fats pérorent entre  poires et fromages, la mort crève les écrans de télévision.


Chaque jour apporte son lot d'images de destruction avec ces  milliers d'habitants qui errent comme des somnambules à travers les décombres et ruines de  leurs maisons. Des silhouettes drapées dans la poussière des explosions, cherchant en vain une main secourable. Ils ont tout perdu. De bombes aux gaz toxiques faiseuses de veuves et d'orphelins, rien ne leur est épargné. C’est la misère des dividendes pour les uns, l'or et le pouvoir pour un échantillon de malfrats de la finance. Un échantillon d'irresponsables, décrochés des réalités mais en marche pour une éphémère richesse sur le dos des cadavres. L’être humain serait-il incapable de sortir de son capharnaüm de misère. Est-il obligé d’accepter les desiderata de quelques visionnaires en suspension dans les brumes d’un savoir désordonné et contre nature. Est-il fatal qu’il se soumette à la volonté de personnages qui se prennent pour des entités divines. Doit-il devenir une machine à penser juste, comme le voudraient les metteurs en scène de l’intelligence artificielle ? Le vrai progrès serait de donner une chance d’épanouissement à l’homme, d’éradiquer la faim dans le monde et de mettre fin aux guerres. Des guerres inutiles, car perdus d’avance.


Après dix millions morts pour rien lors de la Première Guerre mondiale et soixante millions de cadavres durant le deuxième conflit avec les camps d’extermination en sus. Plus ou moins cinq cent mille personnes assassinées en Syrie. Sans parler de l’Afghanistan, de la Libye, de l’Éthiopie, du Yémen, de la Turquie et de la Somalie. Entre révolutions et soulèvements, plus de la moitié de la planète comptent ses morts.


Hafez el Assad, autre poltron du savoir-vivre. Autre artiste de la découpe et personnage rustique. Il offre de grandes similitudes avec les anciens chefs de camp du troisième Reich. Spécialiste en extermination chimique, il sait comment nettoyer à l’acide, les taches que forment les individus vus du ciel. Nombreux sont ceux qui désapprouvent sa politique mais ne bougent pas. Car l’intérêt géostratégique dépasse celui des morts innocents sur le terrain. Bah, la mort n’est pas grave, quand il s’agit de celle des autres, bien entendu. Les invalides à vie auront certainement la chance de pouvoir disposer de prothèses dernier cri. Les veuves se remarieront et se feront engrosser pour faire des enfants tout neufs. C’est du moins ce que pense le cynique, la conscience au beau fixe en fumant son havane. Ces lâches par vocation, qui se battent en utilisant les populations comme bouclier, mériteraient de finir au bout d’une corde.


l’Occident devrait avoir honte, sauf bien entendu les néo fascistes, graines de collaborateurs durant le dernier conflit. Les adorateurs de la race blanche n’ont pas disparu. Ils continuent à conspuer tout ce qui ressemble de près ou de loin à un arable, un Juif, un noir ou un jaune. Ces limités de la cervelle oublient que dans cent ans nous serons tous mélangés, jaunes ou couleur cacao. Il n’y a plus qu’un milliard de blancs sur la planète et c’est tant mieux!


Les  guerres du Moyen-Orient sont de notre fait. L'Occident, par son comportement irresponsable et par sa cécité envers les tricheries organisées par les gouvernements successifs des États-Unis et d’une décolonisation fleurant  l’escroquerie, a créé les conditions dans lesquelles se débat aujourd’hui, l’Irak, la Syrie, la Libye et le Yémen entre autres. Ces guerres fondées sur de fausses informations, sur des mensonges et sur la couardise de nos diplomates se pliant avec une certaine gourmandise aux exigences de l’hégémonique Oncle Sam, sont comptables des massacres du Moyen-Orient. Qui plus est, ils continuent à fournir des armes aux belligérants des deux côtés. Les affaires sont les affaires et le dieu dollar ouvre de belles perspectives d’avenir lors de la reconstruction des pays en question. 


Encaisser des dollars ; « In God we trust » sur la misère des victimes fuyant les champs de bataille. Comble du cynisme, la plupart des gouvernements fuient leurs responsabilités en tournant le dos à ceux qui tentent d’échapper aux carnages, dont beaucoup terminent leurs existences noyées à quelques mètres des rivages de l’espoir. Les droits à la vie leurs sont confisqués. C’est avec condescendance que les rois fascistes ratiocinent en rond en détournant le regard des larmes d’enfants. Ils ne savent qu’attiser leur haine de l’autre…en toutes circonstances !

Beau monde..!


COLÈRES DE GUEUX



Chômage, vergogne du financier et indifférence de la part de ceux qui s’octroient le droit de décider pour les autres. Un tiers de l'humanité n'a pas de quoi vivre décemment. Un autre tiers s’appauvrit d'année en année et finira, le temps aidant, par rejoindre les premiers. La classe moyenne se fait du souci et perçoit l'avenir comme une course d'obstacles difficilement gagnable. La dépression fait des ravages, l'angoisse se mute en mode de vie et la peur s'installe au quotidien. Le temps des projets se limite aux fins de mois et le rêve d'un meilleur se construit sous la couette l'espace d'une respiration. Le bruit et les odeurs du temps stérilisent les envies, se substituent à l'énergie et finissent par mourir de l'acte manqué. Les perspectives d'un renouveau à échéance humaine se détricotent et ressemblent à des effets d'annonce et des brumes de printemps vite dissoutes.


La norme est au faux, du moins pour les sans voix, les besogneux auxquels il est facile de faire miroiter les plaisirs de la vie sans leur les donner. De promesses en annonces d'un mieux, ces besogneux de naissance, enchaînés au malheur, n'attendent que le feu vert pour disparaître dans une fosse commune. Le poids des jours est oppressant pour ceux qui voient l'espérance dans le regard des autres sans pouvoir y goûter. L’Humanité, pot pourri de révolutions en tous genres, de guerres fratricides, encadrée par une mosaïque de religions sanguinaires, d'escrocs de haute volée souvent à l'échelle gouvernementale et d'une poignée de nababs agissants comme s'ils étaient seuls propriétaires de la planète.

Suicide party
Cette ahurissante logique financière, organisée par un petit nombre d'inconscients aux dents longues, fait que plus de quatre-vingts pourcents de la richesse planétaire soient accaparés par UN pourcent de la population. Les enchaînés du quotidien, devenus spectateurs de leur propre déchéance, l’œil rivé sur les échéances de fin de mois n'ont d'ambition que celle de survivre aux espoirs déchus. La prospérité d'un pays se mesure à l'aune de ses pauvres. Des décennies durant les défroqués de l'intellect, petits chefs arguant des bienfaits d'une politique minimaliste, servant plutôt de prétexte à enrichissement personnel, ont asséché le pouvoir d'achat des plus démunis afin de mieux augmenter le leur.


Au lieu de gouverner le pays et de faire honneur aux frontispices ornant les bâtiments officiels, ils se sont fédérés en castes, bien décidés de se servir avant tout le monde. Il est difficile d’éradiquer la misère qui s’oppose à l’opulence des coteries en cours, mais il est possible d’insérer plus de justice dans le quotidien de ceux qui souffrent. C’est une question de volonté politique. Il y a la misère financière, celle qui confine l’homme dans un rôle d’angoissé permanent. Ne sachant plus que faire face à ses obligations. Cette situation peut engendrer névroses et dépressions voire mener au suicide. Quand le regard scrute un chemin qui s’avère être sans issue, le malheur en prend acte et s’installe définitivement dans l’univers de l’enchaîné stratégique.


Le stress du chantage à l’efficacité est un autre fléau. Cette exigence de la performance pèse cruellement sur les épaules du kamikaze. Pour éviter le licenciement ou mis à l’écart il est, lui aussi, guetté par des névroses pouvant mener au suicide. Richesse scandaleuse et déchéance innommable ou l’absurde constatation de ce début de vingt et unième siècle. Tout est régi par le rendement, la performance et les dividendes. L’Homme disparaît derrière le miroir de la finance, devient un produit à générer du profit afin d’ajouter de la richesse à la richesse et de la pauvreté à la misère. Tout se délabre. Le pignouf étrillé avec condescendance par l’esclavagiste en quête d’abondance se demande à quoi peut bien servir son existence. Les perspectives d’avenir ne sont plus au rendez-vous.

Trop d’enchaînés au malheur vont se diluer dans les promesses de l’intelligence artificielle panacée qui finira par penser et agir à leur place. Les décennies à venir ne seront qu’une prolongation de la situation présente en moins facile. Les trois huit, vieux rêve industriel, servira sans états d’âme des usines sans syndicats, obéissants aux seuls ordres de la robotique. Ils céderont la place à une vie d’homme spectateur et futur touriste de la misère. Le progrès, à long terme, n’est qu’une chimère destinée aux pauvres et une réalité pour ceux qui ont le temps de vieillir. Le monde change et la justice est hors de portée des moyens de l’esclave moderne.

Le poison se distille à travers les faits-divers, les mensonges s’érigent en dogmes et le faux sert de passeport aux ambitieux à la recherche de gloires furtives. C’est le monde des rapaces aux visages liftés en sourire compassés. Un petit monde qui finira par exciter la colère des « gueux ».

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